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Cartographie historique de Montmahoux
- Cartes de Cassini
[Extrait des cartes de Cassini - 1750 - Cartes issues des archives de la B.N.F]
- Un site perché : Montmahoux à la fin du XVIème Siècle
[Détail de la carte du ressort de Salins, Archives du Doubs, 1 Fi 1454]
[Extrait d'un article de André Bouvard in :
« Le mouvement de désertion des peuplements castraux du Doubs (1450-1550) », La Franche-Comté à la charnière du Moyen Age et de la Renaissance 1450-1550, Besançon, 2003]
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Famille "De Montmahou"
Blason de la famille "De Montmahou"
La famille « De Montmahou » a, durant l'année 1790, tenté de faire reconnaître sa descendance directe des Chalon. D'après les recherches généalogiques d'un descendant de la famille « De Montmahou », cette dernière serait nommée ainsi à cause d'une naissance au château de Montmahou(x).
- - Procès-verbal du 18/10/1787
- - Requête de Claude Louis de Joseph et de Jeanne Pierrette de Montmahou (16/12/1790)
- - Le dossier de la recherche généalogique
NOTE IMPORTANTE : Les écrits originaux (manuscrits), ont été retranscrits par nos soins. Nous déclinons toute responsabilité quant à certaines erreurs ou oublis qui ont pu malencontreusement apparaître. Ces retranscriptions n'ont doncaucune valeur officielle, sont à confirmer, et ne sont données qu'à titre informatif. Pour toute utilisation de ces informations, procurez-vous les documents originaux
Nous, Vicomte Mayeur Lieutenant Général de Police, Echevins et conseillers assesseurs de la cité royale de Besançon, capitale du comté de Bourgogne où le papier timbré n’est point en usage, certifions à tous ce qu’il appartiendra que la famille de Montmahou est une famille ancienne et honorable de cette cité, que les armoiries de cette famille se trouvent au pourtour de deux tableaux que l’on voit dans la première chambre de notre hôtel de ville, dont l’un représente le christ et l’autre l’empereur Leopold, et qu’elles sont blasonnées telles que dans l’écu ci-dessus, étant des armoiries d’azur à plusieurs monticules d’argent, surmontés en chef de trois étoiles aussy d’argent, mises en face. Certifions de plus que le sieur Claude Martin de Montmahou est originaire de cette famille, de laquelle plusieurs des membres ont anciennement été du nombre des vingt-huit notables qui subordonnent aux quatorze gouverneurs avaient administration de la chose publique dans le temps que cette cité était ville libre et impériale. Enfin que ladite famille se trouve dénommée dans nos plus anciens registre journaux notamment celui de l’année mil trois cent quatre vingt trois, sous la qualification de « De Montmahou ». En témoignage de quoi nous avons fait expédier les présentes par le Sr Nicolas Joseph Belamy avocat au Parlement, secrétaire de ladite cité et y apporter le scel ordinaire d’ycelle.
Donné à Besançon le dix huit octobre mil sept cent quatre vingt sept, par ordonnance signée Belamy vu à la mairie de Dijon pour copie, conforme à l’original qui nous a été présenté ce 20 mai 1818.
Le maire de Dijon. Signé Théodore Morelet.
Vu pour la légalisation de signature de M. Théodore Morelet maire de Dijon
Dijon le 21 mai 1818
Pour M. le préfet, le conseiller de préfecture, secrétaire général Piette
Certifié conforme à l’original déposé entre mes mains Toulon le 25 août 1907
Signé Camille de Montmahoux
NOTE IMPORTANTE : Les écrits originaux (manuscrits), ont été retranscrits par nos soins. Nous déclinons toute responsabilité quant à certaines erreurs ou oublis qui ont pu malencontreusement apparaître. Ces retranscriptions n'ont doncaucune valeur officielle, sont à confirmer, et ne sont données qu'à titre informatif. Pour toute utilisation de ces informations, procurez-vous les documents originaux
Renseignements divers
De l’année 1790, 16 Décembre
« Procédure criminelle faite à Gray et déposée au greffe de la ville de Besançon, folio 78 dudit registre. »
« Armoiries de la Seigneurie de Montmahou qui sont celles des Srs de Montmahou »
« Art. 2e de la substitution faite par Jean de Chalon, le 2 janvier 1?60 tirée des archives de la maison de Chalon »
« ???? fait à Besançon le 2 Juin 1532 qui est celui de Claude de Montmahou fait par le Mre Duchain. 2e contrat de mariage de Pierre de Montmahou le 26 Avril 1658. Les autres contrats qui suivent sont de Louis de Montmahou. Le dernier est celui de Claude de Montmahou père des demandeurs. »
A la requète de Claude Louis de Joseph et de Jeanne Pierrette de Montmahou frères et sœurs, héritiers de feu Jean Claude de Montmahou leur Père, héritier de ses prédécesseurs anciens seigneurs de Montmahou (1)
Premièrement
Guyot de Montmahou notre ancêtre se trouva compromis dans une sédition arrivée à Besançon en 1451 ; cinq ou six de ses complices furent arrêtés (2) et conduits à Gray où leur procès leur fut fait par Le Connetable de Bourgogne et le nommé Joas Sr en droit de Langres ils furent condamnés à être pendus, leurs têtes coupées, amenées à Besançon et placées aux portes de la ville ; Guyot de Montmahou ne fut point envoyé à Gray, en la qualité de nobleil fut décapité à Besançon.
Se voyant condamné à mort, il fit un testament dans lequel il déclare qu’il jure et confesse devant Dieu, à la face des autels, et sur les saints évangiles qu’il est né au château de Montmahou fils légitime originaire et sujet du prince d’Orange, il déclare se nommer de Montmahou alias Villecourte qui signifie homme possédant fief, qu’il a été élevé et ???? au château de Montmahou où il a demeuré jusqu’à l’âge de 18 ans qu’il est venu faire sa résidence à Besançon où il s’est marié, et qu’il a femme et enfants et est âgé de ?0 ans ;
(1) Cette pièce qui est une assignation, toute mal rédigée qu’elle est, présente des renseignements précieux.
(2) L’ambition était une passion ?????? dans la maison de Châlon. Souvent elle se révolta contre les souverains. Louis IX fut obligé de raccommoder Hugues de Chalon qui s’était révolté contre son père.
En 1309, Jean de Chalon baron d’Arlay fut chef et parti dans une guerre qui divisa la noblesse du comté de Bourgogne
En 1336, Jean de Chalon son fils se mit également à la tête des francs-comtois contre le Duc de Bourgogne mais ils furent défaits à la malcombe territoire de Besançon, et obligés de s’accommoder avec lui en 1347
On ne connaît pas le nom de sa femme mais on doit tenir pour certain que c’est de ce Guyot de Montmahou que descendent les Montmahou qui se sont établis à Besançon, où ils se sont livrés aux arts et à la culture des terres pour fournir à leur subsistance.
On lit dans un vieux papier de cette famille que Claude de Montmahou vivait à Besançon en 1370 qu’il y épousa en 1382 Margueritte Sarasin proche parente, dit le titre d’un archevèque de Besançon.
Ce même titre fait mention de Pierre de Montmahou qui épousa en 1394 Margueritte Chevanney d’une famille patricienne de Besançon. Ce Pierre a du être fils de Claude de Montmahoux. Il existe un partage des biens immeubles provenant de Jean Caraudet (vigneron) et Claudine de Montmahou sa femme par devant Claude Morcelot notaire de la cour de l’officialité de Besançon du 28 janvier 1396 où se trouve nommé Pierre de Montmahou oncle et tuteur des enfants Caraudet, c’est peut-être le même Pierre qui a épousé Marguerite Chevanney. En 1608 naquit Claudine de Montmahou fille de Jean de Montmahou et de Jacquette compte sa femme le même Jean de Montmahou eut encore de sa femme Nicolas né le 29 janvier 1612 et Claude Antoine né le 24 mars 1614. En 1644 il y eut une assemblée générale des citoyens de Besançon pour accepter certains statuts relatifs au gouvernement de la cité. Pierre de Montmahou Claude antoine et Claude de Montmahou donnèrent leur approbation. Pierre de Montmahou fut present de Jean barcey passé à Bregille en 1638. Toulon le 21 août 1907.
Camille de Montmahou.
2ment
Les dits ??? de M. ayant possédé cette terre sont fondés sur leurs titres et la substitution que Jean de Chalon fit entre les enfants de ses deux dernières femmes, laquelle substitution nous produisant alors nos titres
3ment
Les biens de la maison de Chalon ayant été ???? par G de Nassau prétendu prince d’Orange d’une somme très considérable ???? au prince d’Isenghien.
4ment
Que les dits de Montmahou frères et sœurs forment entre eux une demande par Voy de droits et titres, qui ????? avoir droit envers Me de Lauraguay comme étant possédante des dits biens qu’elle fait citée par devant Mm les Juges de Paix de cette ville pour produire les ????? et la désister des dits biens que ses demandeurs demandent et que produit la substitution de Jean de Chalon et demandent à exposer leurs raisons à l’amiable et à la forme de l’ordonnance. Néanmoins les demandeurs se réservent tous droits et actions, procédures en cas contraire.
Fait à Besançon, le …
C’est à cette époque que le Sr de Montmahou s’étant procuré l’entrée des archives de la ville, y lut un grand nombre de titres propres à établir des droits. Ces titres existent encore et sont aux archives de la cour royale qui comprend toutes celles de l’ ???? parlement. Dans ce ????? aussi l’administrateur de ces biens apprit au Sr de Montmahou de lui procurer les ??? de rentrer dans les dits biens dont il possédait la ??? et par conséquent était à même d’approprier la valeur des réclamations du dit moyennant un partage. Il n’y voulut jamais consenti. M l’avocat Reynoutt chargé pendant 20 ans des affaires de Me de Lauraguay ???? existant à Salins a tenu le même langage.
M De Bacuenette Maire de Salins connaît tous nos droits par tradition, il pourrait en rendre témoignage.
Le château de Montmahoux n’existe plus. Les habitants du gros bourg qui porte le même nom ???? de Salins conservent toujours pour la famille une secrète vénération, et leurs témoignent sans cesse l’honneur qu’ils éprouvent pour la spoliation dont ils sont victimes et dont le souvenir se perpétue de génération en génération. Il existe aussi toutes les pièces d’une procédure faite contre François de Montmahou.
On est à la recherche des pièces laissées à Louis 16 et des parchemins déposés chez l’abbé Bourgeois à Versailles en 1788.
A la révolution, le Sr de Montmahou ayant été mis en prison, et le Sr Darenberg ayant émigré les biens de la maison de Chalon furent confisqués et mis en vente. Il arriva ???? personnes qui avait envie de les acquérir ne les voyant saisir que sur le Sr d’Arenberg vinrent faire des ???? au Sr de M. pour ratifier la vente.
NOTE IMPORTANTE : Les écrits originaux (manuscrits), ont été retranscrits par nos soins. Nous déclinons toute responsabilité quant à certaines erreurs ou oublis qui ont pu malencontreusement apparaître. Ces retranscriptions n'ont doncaucune valeur officielle, sont à confirmer, et ne sont données qu'à titre informatif. Pour toute utilisation de ces informations, procurez-vous les documents originaux
Les familles comme les empires éprouvent des révolutions. La maison souveraine de Chalon, dont l’origine se perd dans la nuit des temps, mais dont la généalogie exacte est établie depuis Charlemagne, après avoir possédé de vastes domaines a vu ses titres et ses biens passés dans celle de Nassau qui porte à cette époque la qualification d’Orange. Bientôt cette demeure prévoyant qu’elle ne pourrait conserver ces mêmes biens, les abandonna à l’avidité du comte d’Isenghien, aujourd’hui les Princes d’Arenberg comme on le verra dans la suite de ce mémoire.
La famille de Montmahou établie en totalité ou en partie depuis le 14ème Siècle à Besançon tire son origine primitive du château de Montmahou. C’est une famille qui sortant d’une race antique et illustre s’est vue ensevelie dans l’oubli, soit par les malheurs des temps, soit par le peu de soins qu’elle a mis à conserver les titres qui pouvaient propager son illustration.
Issue de la riche maison de Châlon, ayant des droits certains à réclamer sur une partie des biens de cette illustre maison, la famille de Montmahou méconnaissant ses prétentions et ses droits, ayant peu de moyens pour les faire valoir, rompit le silence en décembre 1790 et par une action devant le juge de paix de Besançon, elle relance une part d’une substitution à laquelle elle était appelée. Pour l’intelligence de ces faits il est indispensable de reproduire les notes de plus haut.
Jean de Chalon comte Palatin de Bourgogne, qui vivait dans le courant du 13ème Siècle eut trois femmes :
1) Mahaut de Bourgogne, fille du sire Ode de Bourgogne de laquelle il eut un fils nommé Hugues Comte Palatin de Bourgogne dont la postérité s’éteignit par le mariage de sa petite fille avec Philippe V roi de France en 1316
2) Isabelle de Courtenay cousine germaine de Saint Louis d’où sortirent Jean Sr de Rochefort Comte d’Auxerre surnommé la Culotte Bleue ; Perrin Sr de Chatel-Belin surnommé le Bouvier ; Etienne Sr de Vignory, surnommé le Sourd ; Robert rappelé dans un titre de 1245 qui est à l’abbaye de la charité ; une fille nommée Blanche Dame de Maigry
3) Laure de Commercy dont il eut Jean de Chalon Baron d’Arlay, auteur de la branche des barons d’Arlay qui prit ensuite le nom d’Orange ; Marguerite dame de Montreuil ; Agnès Comtesse de Genève ; Jeanne femme de Jean Comte de Tonnerre, fils de Robert duc de Bourgogne ; Hugues l’archevèque de Besançon
Gollut liv. 6, chap 44 démontre qu’il eut encore d’autres enfants.
En 1260, Jean de Chalon fit le partage de ses biens entre les enfants de ses trois femmes, et après avoir apportionné l’aîné, il partage le surplus de ses biens et fait une substitution entre les enfants de ses deux derniers lits.
En 1262, Jean de Chalon fit une autre disposition dans laquelle il accroît la portion de son fils aîné. Le lot des enfants d’Isabelle de Courtenay sa seconde femme ne fut pas augmenté mais celui des enfants issus de Laure de Commercy fut considérablement accrû en maintenant la substitution.
Parmi les immenses possessions de Jean de Chalon se trouvait le château fort de Montmahou qu’il avait fait bâtir en 1259 à cette époque cette seigneurie n’était pas entièrement tenue par lui mais l’a fait entrer dans le Lot des enfants de Laure ainsi que le val de Miège.
Le château de Chalamont, la maison forte de Chatel Guyon l’augmenta sensiblement. En 1259 (mois de juin) il acquit conjointement avec Laure son épouse la moitié des pays et de Montmahou, de Gérard de Neuchâtel comme la ???? Bourgogne pour une somme de 400 ?? ???? à Coudet que les acquéreurs ne retiendraient les honneurs des autres fiefs.
En mai 1267 il acheta ce que Teihard de Montbelliard son neveu possédait dans le pays de Montmahou. Le samedi après la quinzaine de Saint Pierre et de St Paul 1262 Jean de Chalon et Laure firent l’acquisition de ce que Neihard de la Baume Sire de Ceys et Perrin de Ceys Damoiseau possédaient dans la terre de Montmahou hautement riche en champs, en bois, en chômes, en rivière, en Justice, en seigneurie ????
Le jeudi avant la fête des apôtres Saint Philiponnet et St ????? 1260, Jean de Chalon fit acquisition des ????? de Mouthier Hautepierre de ce qu’ils possédaient dans la terre de Montmahou. Il est certain qu’un des fils de Jean de Chalon a dû prendre le nom du château de Montmahou, cette terre comprenant 50 fiefs formait une partie principale de l’apanage des enfants de Laure.
Il parait que Robert de Chalon, fils de Jean et d’Isabelle de Courtenay, n’ayant pas été apportionné s’empara à la mort de Jean arrivée en 8bre 1267 du château de Montmahou que Laure ayant fait alliance avec le comte ???? l’assiégea et malgré une longue et vigoureuse résistance s’en saisit, les assiégés se retirèrent où ils purent (Copie et lettre inventaire des titres de la maison de Chalon qui est aux archives de Besançon). Les uns allèrent en normandie, les autres à Besançon ?????leur naissance et leur misère, ils eurent bientôt part au gouvernement de la Ville (V. Lettre adressée par le roi d’Espagne aux Magistrats de Besançon, 28 février 1664).
Non seulement ils eurent part au gouvernement mais ???? leurs armoiries, bien appropriées à cette Terre ???? puisqu’elle se trouve ???
De la maison de ville de Besançon et à la droite de l’empereur Leopold. (début p5)
Dans les assemblées générales qui se tenaient pour les affaires du gouvernement six chefs de cette famille étaient dénommés de Montmahou et cette préposition « de » ne s’accordait qu’à gens nobles v. l’assemblée 3 juillet 1644.
??? à Besançon, ils formèrent des affaires avec les plus distingués de la ville en 1582 Claude de Montmahou épousa Margueritte de Sarrazin proche parenté de l’archevèque ??? Pierre de M épousa en 1594 Margueritte de Chavanay Jean de M fut marié avec Jacques comtesse de Dinorta
Depuis le 14ème Siècle les Srs de Montmahoux portent le nom de cette seigneurie appartenant à la maison de Chalon (2) même ???. En 1409 ainsi que le prouve la transaction passée par Jean, fils du naturel du Seur Prince d’Orange, à cette époque et longtemps après on ne portait pas de noms de famille. Les maisons nobles en formant diverses branches prenait et retenait le nom des terres qui leur étaient échues pour apanage, souvent même on ne les désignait que par des sobriquets. Ces noms, surnoms, sobriquets n’étaient point héréditaires, ils ne le devinrent que sous le règne de Philippe Auguste. Les surnoms parmi la noblesse dérivaient des fiefs qu’elle possédait parmi les autres classes de la société, soit de quelque fonction au métier, soit de quelque qualité physique ou morale. Aucun registre d’état civil n’existait mais les classes étaient bien existantes et ce n’est pas à cette époque que des roturiers, ou des étrangers à la maison de Chalon auraient osé prendre les noms et armoiries d’une terre appartenant à une maison aussi connue que celle de Chalon qui était même protectrice née et propriétaire en partie de la ville de Besançon, ?????, que l’empereur en fit à Jean de Chalon moyennant 10000 mans d’argent, qu’ils auraient fait placé leurs armoiries au pourtour de 2 tableaux décorant l’hôtel de ville et que par leur nature devaient y demeurer éternellement. L’Azur et ces armes démontre que ceux à qui elles appartiennent partent d’une maison illustre. Ces armoiries sont encore existantes dans l’Eglise de Pellaye et sont gravées dans les clefs des voûtes de la grande nef de la dite église qui est fort ancienne. La différence qui existe dans les armoiries des Srs de Montmahou et celle de Chalon ne présente aucun ???? car ce n’est que depuis une époque pour ???? que tous les enfants d’une même famille portent les mêmes armes. Le fils aîné des rois de France avait eu le droit de porter des fleurs de lys. Il est facile de se convaincre de cette vérité en ???? les recueils d’anciens Sceaux. Ainsi on aperçoit une grande différence entre les armoiries de Jean de Chalon Baron d’Arlay et celles de Jean de Chalon Comte d’Auxerre quoique frères. On aperçoit la même différence dans les armoiries de Philippe, Gérard , Hugues et Jean de Sienne tous les quatre ??????????????????????????????????
Les différentes branches apparentées (3) de la maison de Chalon s’étant éteinte ????, il ne resta plus que celle d’Arlay qui prit le nom d’Orange à l’occasion du mariage qui fut ???? par jean de Chalon avec Marie des ???? fille et héritière de ???? des Baux Prince d’Orange et de Jeanne de Genève (4). Bientôt Filibert de Chalon Prince d’Orange étant mort ???? postérité ???? arrangement ??? en pays étranger les titres et les biens poussèrent à son neveu (du côté de sa femme), Néné de Nassau lequel étant aussi mort sans postérité, les Nassau ses parents s’emparèrent des biens et se firent appeler Orange bien qu’ils ne fassent nullement ???? des Chalon, seuls habiles à se dire et porter héritiers de la maison de la maison de Chalon Arlay.
A cette époque la famille de Montmahou ne bougea pas, mais les ???? mentionnés dans la Généalogie ?????? voulurent remettre la ???? Orange du chef de Jean de Chalon, Mgr de ???? et les Orléans-Laugueville du chef d’Alix de Chalon. Le prince ??? un procès qui se termina ainsi qu’il sera dit plus bas par un tour bien digne de personnes qui s’étaient appropriées le bien d’autrui.
Philippe Guillaume de Nassau prétendu Prince d’Orange, mort en 1618 avait épousé Anne d’Egmont de laquelle il eut deux enfants. La mère de la femme nommée françoise Lannoy voulut après avoir doté convenablement sa fille unique lui faire une donation entre vifs de tous ses biens s’en réservant seulement l’usufruit. Sa vie durant dans le ???? elle mourrait après sa fille. Sa fille mourut avant elle. P.G de Nassau prétendit conserver tous les biens mentionnés dans la donation, mais un arrêt de la cour de Bruxelles du 24 février 1659 faisait droit aux aux réclamations de la comtesse d’Isenghien proche parente de feue Françoise Lannoye ordonna que les biens appartenant à sa succession seront remis à la dite comtesse d’Isenghien et notamment la valeur, prix et estimation de la seigneurie de Tronchiennes ainsi que de quatre autres terres, ou bien de payer la valeur des dites terres.
Les Nassau qui dès cette époque voulaient établir leur dénomination en Hollande, ou plutôt par arrangement ???? avec la famille d’Isenghien afin d’avoir un dédommagement s’ils tenaient à être dépouillés des terres de Bourgogne comme les en menaçait les maisons ?????????????????? aux Isenghien les 500 000 floren estimation des dites terres venant de Françoise Lannoy.
Aussitôt le prince d’Isenghien passa au service de France l’emparo de toutes les propriétés de la maison de Chalon, ?? valant dix fois plus que sa créance fit rendre en arrêt du conseil en 1790 qui lui accorda la généralité de ses biens … garantie de la créance et à titre onéreux. Il les fit mettre en vente ainsi que le firent ses successeurs, mais personne n’avait voulu acheter.
Madame de Lauraguay, petite fille du Comte ????? sa fille unique au comte d’Arenberg dont les enfants se trouvent aujourd’hui en possession de tous les biens de la maison de Chalon.
En 1788 mon Grand Père un peu moins ???? que ses prédécesseurs rechercha dans les archives du parlement les pièces qui établissaient sa généalogie et vînt à Paris. Il fut présenté au ???? par Monsieur aujourd’hui Louis XVIII lui ayant remis un mémoire et ??? des titres à l’appui. L.M. promit de lui faire rendre justice et lui accorda aussitôt une pension pour son frère aveugle et une place à Saint Cyr pour sa fille. Les troubles de la révolution qui survinrent bientôt empêchèrent les bonnes intentions du monarque de se réaliser. Cependant il en avait parlé à Me de Lauragay puisque cette dame étant à Salins quelque temps après fit faire au Sr de Mont. Des propositions d’arrangement qu’il n’accepta pas, sans doute à cause de leur ???
La famille de Montmahou s’est vue forcée de se livrer aux arts, méconnaissant ses prétentions et ses droits, ayant peu de moyens pour les faire valoir, elle les a vu passer successivement dans la maison d’Isenghien, puis dans celle de Lauraguais qui aujourd’hui traite de chimère toutes les réclamations qui ont été faite et spécialement celle qui fut portée devant le juge de paix de Besançon en 1790 par la famille de Montmahou pour obtenir une part d’une substitution à laquelle elle était appelée.
Ce fait si intéressant pour la famille de Montmahou acquiert un nouveau degré de certitude par l’existence même du château de Montmahou dont elle a pris le nom et les armes. On voyait encore ces armes à l’Hôtel de ville de Besançon sur un tableau qui représentait l’empereur Léopold assis sur son trône, et confirment les privilèges de la cité de Besançon, et sur un autre tableau représentant Jésus-Christ sur la croix où étaient peintes les armoiries des vingt-huit notables en fonction en 1646.
Le château de Montmahoux fut bâti par Jean de Chalon surnommé le sage vers 1260 ou 1290 car on ne dit pas la date précise. Ce seigneur ayant augmenté ses domaines par la réunion de plusieurs terres considérables, fit bâtir un vaste château de Montmahou pour protéger et défendre les immenses possessions qu’il avait acquises près de cet endroit. Il venait d’épouser Laure de Commercy qu’il affectionnait en raison de son caractère. Et pour témoigner toute la considération qu’il avait pour elle, il donna aux enfants qu’il avait eu de cette épouse chérie les châteaux de Chalamont, de Montmahoux, la maison forte de Châtel Guyon et tout le val de Miège. Puis il établit une substitution entre tous les enfants qu’il avait eu d’Isabelle de Courtenai, sa seconde femme. D’après ce fait, que personne ne peut révoquer en doute et qui est reconnu ? Gollut, l’abbé Guillaume et tous les historiens de Franche-Comté, il est certain qu’un des fils de Jean de Chalon et de Laure de Commercy a du prendre le nom du château de montmahou. La terre de Montmahou, y compris le château formait une partie principale de l’apanage des enfants de cette dame.
L’histoire nous laisse ignorer quel est celui qui prit le nom de Montmahou. Ni l’abbé Guillaume qui cependant est entré dans le plus grand détail sur Jean de Chalon, ni ? qui en a donné une généalogie exacte et suivie n’en ont fait mention. Mais on doit tenir pour certain que la terre de Montmahou étant devenue une terre à château a du donner son nom à un des fils que Jean de Chalon a eu de Laure de Commercy. Il existe une famille de Montmahou, il importe peu de savoir si elle a conservé ses titres primitifs. Combien d’autres familles ne peuvent pas porter leurs droits parce que leurs titres ont disparu ? Elle n’en sont pas moins autorisées à porter le nom que leurs auteurs ont portés, et à jouir des mêmes droits et des mêmes privilèges. Une famille de Montmahou existe, elle remonte jusqu’en 1337, elle possède les armes de l’ancien château de Montmahou, elle en porte le nom, donc c’est elle qui doit être appelée à la substitution faite par Jean de Chalon. J’ai dit la famille de Montmahou peut prouver son existence depuis le commencement du 14ème siècle, en voici la preuve.
On lit dans la nécrologie du chapitre de Saint Antoile de Salins que Jean de Montmahou chamoine de cette église mourut en 1337 ( ?????).
J’ignore si ce monument existe toujours, il aura peut-être été brûlé dans les temps de vandalisme, mais j’en possède une copie qui a été faite vers 1786. Un Jean de Montmahou était co-gouverneur de la cité impériale de Besançon en 1383, son nom se trouve inscrit dans les registres des délibérations de l’hôtel consistorial avec celui de plusieurs personnes connues pour être nobles (folie12). Voilà donc un chamoine du nom de Montmahou qui existait peu d’années après la fondation du château de Montmahou. Il avait au moins cinquante ans lorsqu’il est mort, il a du être né vers 1290. Jean de Montmahou co-gouverneur de Montmahou tire son origine de la même souche que le chamoine de Saint Anatoile qui a pu être son oncle, on ne peut douter que le château de Montmahou les a vu naître.
Le nom de l’épouse du co-gouverneur nous est inconnu, mais il en eu un fils nommé Guyot vivant en 1430 qui portait le même blason que celui qu’on voyait en 1646 sur le portrait de l’empereur Leopold dont j’ai déjà fait mention.
1) Dunod rapporte dans son histoire des Séquanais T.1 P.172 que l’abbaye Sainte Claire de Migette située au baillage de Salins contre les montagnes de Montmahoux et de Ste Anne fut fondée par Marguerite ??? d’Hugues IV Duc de Bourgogne, ??? de Jean de Chalon baron d’Arlay ???? fut apporté en 1321. Son fils Hugues la dota de ????? et ordonna que ??? fut transporté. Jean fils naturel de Jean de Chalon, 1er prince d’Orange fonda une ???? dans l’Eglise de Migette où il est inhumé avec sa femme et augmenta la dote de cette abbaye ??? fonds considérable situé dans le territoire de Montmahou et ? village, suivant son testament de l’an 1399 et ???? 1409
(2) Dans l’abbaye de St Anatoile de Salins où fut enterré Jean de Chalon en 1267 avec cette inscription ???????octobris 1267, obut Joannes????????, se trouve mentionné cette inscription anno 1333 obut Joannes de Monte Majore ????? noster. Il devait avoir au moins 50 ans et par conséquent peu de temps après la mort de Jean de Chalon, il était sans doute petit-fils de ce même Jean Car pour être ????? à cette époque il fallait être de grande noblesse. Il ne pouvait être le petit-fils de l’ancien propriétaire de la terre de Montmahou puisqu’avant J de C elle était divisée et n’avait pas de château. L’abbaye St Anatoile était particulièrement affectionnée par la maison de Châlon et ????? n’aurait certainement pas pu porter un nom qui lui appartenait. En 1383 un Jean de Montmahou était le gouverneur de la cité impériale de Besançon. Né en 1450, Guyot de M. qui fut décapité protesta être le fils du prince d’Orange et être né au château de Montmahou.
(3)C’est ainsi que la maison de Montmorency sur le point de s’éteindre retrouva une de ses branches oubliée longtemps dans un village et par laquelle elle a continué son nom
(4) Voir la généalogie imprimée à Jointes où sont conservées toutes les branches des Chalon d’Arlay depuis qu’ils ont pris le nom d’Orange.
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Cartulaire de Hugues de Châlon
La cartulaire de Chalon, autrement dit Cartulaire Bleu est un guide et répertoire des archives du Comté de Bourgogne. Il est fait mention de nombreuses fois de Montmahou et de son château en particulier.
- - Montmahoux au coeur de l'"empire" de Jean de Chalon
- - Lettres d'achat (15/07/1262)
- - Lettres de terres appartenant à monmaour (27/03/1286)
- - Lettre de reconnaissance (12/08/1286)
- - Lettres (10/01/1273 et 05/1259)
- - Lettre (7/02/1260)
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DESCRIPTION DE MONTMAHOUX EN 1550
Par Gilbert Cousin
D'après : Cousin (Gilbert) - Chereau (Achille), éd. — Description de la Franche-Comté (Année 1550) - Lons-le-Saulnier : Publ. de la Sté d'émulation du Jura, 1863, in-16
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BLASON DE MONTMAHOUX
En préambule, nous, habitants de Montmahoux, tenons à remercier sincèrement Monsieur Nicolas Vernot qui a travaillé à la reconstitution la plus exacte et fidèle possible du blason de Montmahoux, bénévolement.
Blasonnement
Le blasonnement est la définition en langage héraldique des couleurs et figures qui composent des armoiries. Il permet de les reconstituer sans avoir l’image sous les yeux.
De gueules à la bande d’or, au mont de sinople chargé d’une clef d’or et sommé d’une tour donjonnée d’argent, l’ensemble brochant sur le tout, la tour ouverte et ajourée de gueules, la porte munie de deux vantaux ouverts d’or laissant sortir un loup passant d’argent brochant à dextre.
Devise : MONTMAHOUX, HAUT LIEU DES R’LAVOUX
Symbolique
Aucun élément n’a été choisi au hasard : tous s’assemblent pour évoquer l’ « âme du lieu »…
- De gueules à la bande d’or…
Les sires de Chalon sont à l’origine de la fondation de Montmahoux. En 1259, le puissant Jean de Chalon décide d’élever un château au sommet d’une butte en pain de sucre d’où on embrasse une vaste vue sur les environs, et notamment sur les plateaux d’Amancey et de Levier qu’il espère surveiller : c’est en effet en contrebas de Montmahoux que passe une des routes du sel, cet « or blanc » qui a fait de Salins la perle de la Franche-Comté médiévale…
L’année suivante, en 1260, Jean de Chalon fait bâtir une chapelle dans l’enceinte castrale, et invite ses vassaux à y édifier leur logis. Quelques années plus tard, en 1267, il accorde des franchises à son bourg de Montmahoux : afin d’y fixer la population, les habitants disposent désormais de certains privilèges. Toutes ces dispositions montrent que le but de Jean de Chalon n’était pas de créer seulement une forteresse, mais bien un véritable foyer de peuplement. Montmahoux devint aux siècles suivants le chef lieu d’une importante seigneurie dont dépendait une dizaine de villages aux alentours.
Créateurs, aménageurs et bienfaiteurs de Montmahoux, les sires de Chalon devaient prendre place sur les armoiries du village. A l’instar de Nozeroy depuis le XVIe siècle ou de Fontain plus récemment, les armes de Montmahoux ont donc pour fond les armes des sires de Chalon, de gueules à la bande d’or (sur fond rouge, une bande diagonale jaune ou dorée).
- Le mont
Le nom de Montmahoux est attesté en 1259 sous la forme Monmaour, forme dérivée du latin Mons Major, signifiant le « Mont Majeur », c’est à dire le plus grand. C’est la présence de ce mont qui a déterminé l’installation des Chalon, puis le nom de leur nouveau château (désigné sous la forme Castrum Montis Majoris en 1272). Aujourd’hui encore, le mont constitue le haut lieu de la commune, dans tous les sens du terme :
- haut lieu géographique d’abord, culminant à 827 m, et du haut duquel le regard embrasse un vaste panorama bordé au nord par le plateau de Langres et les Vosges, à l’est par le Ballon d’Alsace et le Lomont, au sud par le Taureau, le Larmont et, au delà, la chaîne des Alpes et le Mont Blanc, à l’ouest enfin par les monts de Salins et le Poupet ;
- haut lieu historique, en tant que site du château et du premier bourg ;
- haut lieu patriotique, avec l’édification d’une stèle en hommage aux anciens combattants ;
- haut lieu spirituel, avec l’érection en 1914 d’une croix ; pour les grandes occasions, l’abbé Gaston Vivot vient officier en haut de la butte ;
- haut lieu associatif : ce n’est pas un hasard si une association d’animation locale a choisi pour nom « l’Asso du Mont »…
- haut lieu touristique enfin, pour toutes les raisons qui viennent d’être évoquées : le site de Montmahoux, soigneusement mis en valeur, accueille plus de 1000 visiteurs par an.
Il était donc naturel de placer au centre de l’écu un mont dont la couleur de sinople (vert) souligne le caractère rural de la commune.
- La tour donjonnée
Puissant au Moyen Age, le château ne se remit jamais vraiment des destructions perpétrées par les troupes de Louis XI à la fin du XVe siècle. Bien qu’il soit dit « dès longtemps en ruyne » en 1532, le château conserve alors d’imposants vestiges : une vue de la fin du XVIe siècle montre le mont Mahoux hérissé de murailles et de tours. Même si le château est alors encore occupé militairement, les villageois quant à eux désertent les murailles croulantes, préférant rebâtir leur maison en un lieu plus accessible, en contrebas : une église, fondée en 1530, marque le cœur de la nouvelle agglomération. Le site du château est définitivement abandonné au XVIIe siècle : devenu carrière de pierre, il n’en subsiste presque plus rien aujourd’hui.
Sur les armoiries, l’ancienne forteresse est représentée par une tour donjonnée, c’est à dire surélevée d’une tourelle qui en accentue la hauteur, rappelant ainsi le belvédère qu’offrait hier le château, aujourd’hui le site du mont Mahoux.
- La clef d’or
Disparu du paysage, le château peuple encore le légendaire local : la tradition orale rapporte qu’un trésor serait enfoui dans une des galeries qui parcourrait la butte, ou encore qu’un souterrain relierait les fondations au château voisin de Sainte-Anne, lui aussi propriété des Chalon. Pour ajouter encore au mystère, il nous faut signaler autrefois l’existence, au château, d’une tour du diable, attestée dès 1468.
Ces légendes, auxquelles sont très attachés les habitants de Montmahoux, sont évoquées par la clef d’or, clef du trésor ou du souterrain peut-être, insaisissable clef des mystères sans doute ! Sa position sur la butte montre que si un trésor est peut-être enfoui dans les entrailles du mont, c’est peut-être tout simplement le mont lui-même qui est le plus grand des trésors de Montmahoux !
- Le loup blanc
Sa présence résulte de la volonté de ne pas s’en tenir exclusivement à une figuration des grands seigneurs, et d’évoquer les villageois proprement dit. Les habitants de Montmahoux sont surnommés les R’lavoux, ce qui en patois signifie les « Relaveurs ». Autrefois, les habitants des villageois environnants interpellaient les gens de Montmahoux ainsi :
Montmahou
R’lavou !
Le folkloriste Charles Beauquier propose deux explications à ce sobriquet. Il rappelle que le r’lavou peut désigner la planche sur laquelle les femmes lavaient le linge à la fontaine. Au figuré, r’lavou se dit d’un homme qui se lave, c’est à dire qui laisse son bien partir à l’eau, qui se ruine. Or beaucoup de villageois de Montmahoux étaient autrefois de condition très modeste : par conséquent, le surnom de R’lavous aurait servi à railler la pauvreté des villageois. Une autre explication complète celle de Beauquier : à l’origine, les R’lavoux seraient « ceux qui relavent dans les assiettes des autres ».
La deuxième explication proposée par Beauquier nous semble plus satisfaisante. Le r’lavou, (« relaveur ») est celui qui lave le beurre ou le fromage : ce serait donc un sobriquet lié à l’activité laitière du village. Or cette activité est bien attestée au village, dont elle permit un certain essor au XIXe siècle : en 1840, on édifia un chalet de fromagerie, dans lequel furent fabriqués pas moins de 25000 fromages dès la première année. En 1856, il y avait deux fromageries, regroupant 35 sociétaires et exportant à Lyon l’essentiel de leur production (2,3 tonnes de fromage). Pour étayer cette origine du surnom, notons que les habitants de Labergement-du-Navois interpellaient ceux de Montmahoux ainsi :
" Montmahoux, R'lavous, Topés de battio (« couverts de batture »), Crevés de laition (« crevés de petit lait ») "
Les habitants de Déservillers, quant à eux, récriaient leurs voisins ainsi : " Montmahoux, R'lavous, Têtes de loup ! "
Si, autrefois, ces sobriquets étaient vécus comme de véritables insultes pouvant dégénérer en batailles dignes de la Guerre des boutons, tel n’est plus le cas : les habitants de Montmahoux assument aujourd’hui fièrement leur nom de R’lavoux.
C’est le qualificatif de « tête de loup » qui a été retenu pour inspirer la figuration des R’lavoux sur les armoiries du village. Animal mystérieux, le loup était autrefois très craint dans les campagnes : la menace qu’il représentait pour les troupeaux, son pelage noir et son regard mystérieux en faisaient un animal diabolique. Ici, c’est un loup blanc qui a été choisi : même s’il conserve son aspect énigmatique, son pelage interdit de faire de lui un animal maléfique, bien au contraire. Le blanc est en effet la couleur de la pureté et de l’innocence. C’est donc ici un loup purifié, blanc comme lait, « relavé » : un loup r’lavou, en somme.
Dépouillé de ses défauts, il devient symbole de courage et de ténacité, à l’image des habitants qui durent affronter des heures pénibles, notamment lors de ladestruction de leur bourg à la fin du Moyen Age, ou encore à l’occasion du grand incendie de 1703 qui frappa le village neuf.
Ici, le loup est représenté sortant de la tour, pour montrer que les villageois ont quitté le château pour s’installer sur ses pentes. Sa sortie est également un signe d’accueil et d’ouverture sur les autres : Montmahoux veut se présenter comme un village sympathique et chaleureux, grand ouvert comme l’est la porte de la tour.
- La devise
« MONTMAHOUX, HAUT LIEU DES R’LAVOUS », telle est la devise qui accompagne ces armoiries. Elle souligne le lien privilégié qui unit le village, la butte et ses habitants, tous trois uniques en un lieu unique. Elle facilitera l’identification des armoiries avec Montmahoux et les R’lavous.
Recherches, texte et composition héraldique de Nicolas Vernot
Sources :
Charles BEAUQUIER, Blason populaire de Franche-Comté, Paris, 1897, rééd. Rosheim, 1985, pp. 193-194.
André BOUVARD, « Le mouvement de désertion des peuplements castraux du Doubs (1450-1550) », La Franche-Comté à la charnière du Moyen Age et de la Renaissance 1450-1550, Besançon, 2003, pp. 471-489, ici pp. 477-478.
Jean COURTIEU, « Montmahoux », Dictionnaire des communes du département du Doubs, t. 4, Besançon, 1985, pp. 2237-2241.
Gérard TAVERDET, Les noms de lieux du Doubs, Fontaine-lès-Dijon, 1990, p. 52.
Ainsi que le site Internet maintenu par Ludovic GAVIGNET, http://www.montmahoux.fr
Nicolas VERNOT, né à Vesoul en 1975, est enseignant et chargé de cours en histoire moderne à l’université de Cergy-Pontoise.
Il se consacre depuis plusieurs années à l’étude des armoiries et des symboles traditionnels, notamment en Franche-Comté. La qualité de ses travaux lui a valu de participer à plusieurs colloques internationaux et de publier dans plusieurs revues scientifiques.
Il est le président de l'ARCHEE (Association de Recherche Comtoise en Epigraphie, Héraldique et Emblématique), qui a entrepris de recenser l'ensemble des armoiries, signes et symboles traditionnels présents sur le territoire comtois.
Pour lui, l'héraldique n'est pas une science morte mais un art vivant : c'est la raison pour laquelle il a créé de nombreuses armoiries communales comtoises, dans lesquelles il cherche à refléter l'âme du pays.
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